Cette interview a été réalisée lors de la finale de l’EPT à Monaco début 2007. Elle a été réalisée par nicokent de MarseilleHoldem.fr et lebonhom06 de Riviera Poker Club pour le Club des Clubs et n’a jamais été diffusée avant aujourd’hui.
Il ne s’agit pas de la retranscription exacte des 27 minutes de conversation mais d’une synthèse de cet entretien. Le sens des réponses est bien entendu respecté.


L’interview étant assez longue, elle est séparée en 2 parties

CdC : Bonjour Joe, merci de nous accorder quelques instants. Nous ne sommes pas des professionnels, nous sommes représentants de clubs de poker amateurs en France et nous allons essayer de faire de notre mieux en anglais.

Joe Hachem : Bonjour, pas de problèmes je vous écoute.

CdC : Concernant le jeu en ligne, jouez vous souvent ? À quels jeux ?

JH : Je joue sur pokerstars entre 15 et 20 heures par semaine, essentiellement en No Limit Hold’Em et en Pot Limit Omaha. Si je joue sérieusement, je joue en 10-20$ et plus, si joue pour m’amuser ou pour les fans, je joue des tables entre 1-2$ et 5-10$.

CdC : Vous jouez uniquement en cash game ?

JH : Oui, je joue quelques sitngo mais c’est rare pour cause de temps.

CdC : Des SnG à quel buy in ?

JH : 500 ou 1000$

CdC : A quelle heure et quels jours vous jouez ?

JH : pas de jours précis, essentiellement le midi.

CdC : Y a-t-il selon vous un moment dans un tournoi où l’instinct est plus important que la stratégie ?

JH : Il n’y a pas de moment particulier. Peu importe le moment du tournoi, vous devez jouer en fonction de vos connaissances techniques adaptées à la situation. Mais au moment de prendre la décision, c’est l’instinct qui vous dit de prendre la décision ou non. Par exemple, si je retourne une paire de Dames dans un coup où 7 joueurs sont entrés, il y a raise, re raise, all in… la stratégie dit de caller mais l’instinct dit non. La stratégie permet d’avoir les bases, mais c’est l’instinct qui fait la différence.

CdC : Dans les gros tournois auxquels vous participez, vous rencontrez parfois des débutants ou des joueurs sans réelle expérience, ne pensez vous pas qu’il n’est pas possible de jouer autrement que sur la stratégie ? Beaucoup de pros disent, et Isabelle Mercier (que nous avions interviewé avant Joe) répète qu’il est impossible de lire un débutant, lui-même ne sait pas donner de la valeur à son jeu.

JH : Oui, c’est vrai que ça arrive souvent, surtout en début de tournoi. Mon avis est que si vous n’arrivez pas à lire ou à recueillir une information sur votre adversaire alors vous devez jouer sur la stratégie. La stratégie est la base, quand vous n’avez rien d’autre, vous avez au moins vos connaissances techniques.

CdC : Étudiez-vous encore les livres de stratégie ?

JH : En fait j’aime bien lire des livres ou des magazines sur le poker. Mais ce qui m’importe réellement maintenant est d’améliorer sans cesse mon jeu. C’est en étudiant mon jeu que je progresse : je me remémore des coups que j’ai joué, je repense à ce que j’ai fait, ce que j’aurais du faire, ce que les autres ont ou auraient fait à ma place. J’essaie d’analyser mon jeu pour savoir où j’ai fait une erreur pour ne pas la commettre à nouveau et où j’ai bien joué. Mais c’est important de toujours essayer d’apprendre, sinon votre niveau va régresser.

CdC : Cette année, Jamie Gold a joué dans les High Stakes (parties de cash game à très hautes limites où il n’est pas rare de voir des tapis de plusieurs centaines de milliers de $, NDA), vous ne voulez pas jouer ces parties ? Vous préférez jouer uniquement des tournois ?

JH : Non ! Non ! J’aimerais jouer ces parties de cash game. Je me considère avant tout comme un joueur de cash game. Mais je vis en Australie avec ma famille. Faire plusieurs heures de trajets, être absent de chez moi juste pour 2 jours de cash game, non.

CdC : Mais jouer au poker est devenu votre travail (il est kiné de formation). La famille avant tout ?

JH : Oui, la famille avant tout.

CdC : C’est surement pourquoi tant d’amateurs vous aiment en France : vous restez comme vous étiez avant de devenir star, parce qu’il faut reconnaître que les médias, le phénomène poker mais aussi votre réussite notamment aux WSOP 2005, ont fait de vous une star.

JH : Je vais vous dire un secret : soyez heureux. J’étais heureux de ma vie avec ma famille avant de me mettre au poker et de pouvoir en vivre. Je continue et je continuerais d’être heureux de vivre en famille. J’aime ma femme, j’aime mes enfants, j’aime ma famille… je suis heureux. Maintenant je suis célèbre, mais j’étais heureux avant. Si vous n’êtes pas heureux, vous vous sentez perdu.


la suite bientot

vraiment quelqu'un de bien, continue comme ça Joe, au moins tu mérite ton titre...

Bravo pour ton boulot de retranscription Nico car ca a demandé pas mal de travail et je sias que tout comme moi tu n'en manque pas !!!